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50 ans de l’Unité Populaire au Chili : 1970-2020

Le 4 septembre 1970, un mouvement d’émancipation populaire organisé autour de l’Unité Populaire (UP, front de gauche), portait Salvador Allende à la Présidence du Chili.
Leur projet : construire un Chili différent, souverain et digne !

L’UP a démontré que le peuple organisé peut renverser un rapport de force mais qu’il aura à affronter la droite alliée à l’extrême-droite, obéissant aux ordres des États-Unis qui voyaient le profit de leur multinationales en péril!

Le gouvernement d’Allende avait exproprié la multinationale ITT et nationalisa aussi le cuivre, en 1971, principale activité minière du Chili. Cela rendait possible, à long terme, le financement d’un programme socio-économique radical avec la fameuse « voie chilienne au socialisme », c-à-d l’instauration progressive d’un modèle socialiste en respectant la démocratie parlementaire: Pas d’armes, pas de violence insurrectionnelle. Le combat devait passer par les urnes et les réformes avec, pour seul appui, la conscience politique des citoyens.

Mais l’ancien monde refuse de mourir et le projet démocratique sera rapidement écrasé dans le sang par un coup d’État militaire, en 1973, qui restera au pouvoir pendant 17 ans. Ceux là même qui criaient au péril rouge et à sa dictature du prolétariat, n’auront aucun scrupule à sortir du cadre démocratique et constitutionnel pour rétablir leur dictature.

Cette soif de justice sociale est aujourd’hui portée par une nouvelle génération. Le 18 octobre 2019, 49 ans après le triomphe de l’UP, la jeunesse chilienne se réveille après 46 ans d’ultra-libéralisme. Pendant 6 mois, des mobilisations historiques contre les inégalités sont quotidiennes au Chili et de plus en plus large (employés, ouvriers, pensionnés, petits indépendants, sans emploi, etc). Plus d’un million de manifestants rien qu’ à Santiago, en octobre 2019, en dépit de la répression. Les mobilisations se sont poursuivie avec les secteurs les plus paupérisés et les plus touchés par la gestion désastreuse de la crise du Covid.

Le 15 novembre 2019, la pression de la rue contraint Pinera, président milliardaire du Chili, à signer l »‘accord pour la paix et la nouvelle constitution ».
Les chiliens et chiliennes obtiennent la tenue d’un référendum pour changer la Constitution ultra-libérale et héritée du pantin de Washington, le général Pinochet.
Ce référendum finalement fixé au 25 octobre 2020 ouvre la porte à des avancées sociales et politiques historique au Chili :

Le référendum porte sur deux questions distinctes :

La première est « Voulez-vous une nouvelle Constitution? »

La seconde est « Quel type d’organisme doit rédiger la nouvelle Constitution? » et n’est appelée à s’appliquer qu’en cas de vote national favorable à la première.

La droite veut limiter l’impact d’une éventuelle victoire populaire pour une nouvelle constitution. Comment ? A travers les organes qui seront chargées de rédiger la nouvelle constitution et qui seront élus dans un cadre et compétence limités.

Dans l’état actuel des choses, le référendum ne donne que 2 choix aux chiliennes et chiliens pour choisir l’organe qui sera chargée de rédiger la nouvelle constitution : soit une convention mixte, soit une convention constituante. Mais dans un cas , comme dans l’autre, le président de droite a réussi à limiter les compétences et constitutions de ces organes.
Voici le cadre imposé par Pinera :

– Les conventions ne peuvent pas modifier les traités internationaux ou de libre-échange qui servent à « protéger les investissements étrangers ». Les grandes multinationales étrangères, alliés aux grands hommes d’affaires chiliens, sont intouchables. Leurs investissements dans les pensions, la santé, l’éducation, les ressources naturelles et stratégiques, etc. ne peuvent être touchés.

– Dans les deux conventions, les représentants élus devront respecter la loi sur les partis politiques*. Ils utiliseront donc le même système de campagne électorale où les partis traditionnels disposent de facilités pour leurs propres campagnes grâce au financement d’hommes d’affaires et de groupes économiques, tandis que les candidats indépendants ou les partis mineurs devront trouver leur propre moyen de se faire connaître.
Cela s’ajoute au fait qu’ils ne disposeront pas d’un espace garanti à la télévision, ce qui, ensemble, rend la voix du peuple presque inaudible pour une nouvelle constitution.

– Pas de parité de genre, alors que la lutte féministe a été au cœur des mobilisations !

– Les jeunes de moins de 18 ans ne pourront pas voter, alors qu’ils ont été initiateur et acteur politique depuis le début … la liste est longue!

– Aucune représentation des peuples autochtones

Au final, la nouvelle constitution risque d’être un paravent pour la droite qui pourra se targuer d’avoir modernisé la constitution du Chili tout en gardant le cadre légué par Pinochet !

La seule alternative pour contrer cet hold-up démocratique serait d’approuver la rédaction d’une nouvelle constitution, mais de continuer à exiger une vrai Assemblée Constituante.

Une Assemblée Constituante libre et souveraine qui garantie la voix des jeunes (avec vote à partir de 14 ans) et aussi la possibilité d’être élu, des leaders sociaux et syndicaux, des peuples autochtones et des femmes. Les représentants seraient élus 1 fois tous les 20 000 électeurs et seraient révocables.

En même temps, l’Assemblée constituante peut se prononcer sur toute question afin d’assurer la satisfaction des demandes de manière globale, comme la nationalisation du cuivre et les ressources stratégiques à mettre au service de l’ensemble de la population.

Elle n’est limitée par aucun organe qui nie ses résolutions. Elle doit se faire sans Piñera, et sans aucune limitation des institutions actuelles. Il pourra décider de tout ce qu’il veut à la majorité simple.

Ces objectifs peuvent être atteints avec l’unité et la force unique des travailleurs, des étudiants, des femmes et des personnes en lutte !!!!

*La loi est la même pour tous les partis politiques, mais son application ne garantit pas des conditions équitables. Qu’en est-il des petits partis ? Les partis composés de travailleurs et de pauvres, qui n’ont pas (et rejettent) de liens avec les hommes d’affaires peuvent difficilement se maintenir dans le cadre légal, car il n’ auront pas nécessairement des individus qui leur donneront 14 millions de pesos, alors qu’en même temps ils doivent déployer des forces extraordinaires pour recueillir des signatures et des membres afin d’exister (0,25% des voix lors de la dernière élection des députés pour chaque région où ils sont constitués). Si ils n’obtiennent pas plus de 5% des voix dans chacune des régions où il a été légalement constitué lors des élections, les partis cessent d’exister automatiquement. Pratiquement parlant, les petits partis sont condamnés à disparaître devant la loi.

Sources :

Diferencias entre una Convención Constitucional y una Asamblea Constituyente Libre y Soberana


https://www.laizquierdadiario.cl/Ley-de-Partidos-Politicos-Las-trancas-constitucionales-para-la-legalizacion-de-los-grupos-nuevos-e
https://www.monde-diplomatique.fr/2013/09/MATTELART/49668

Chile. Movilización por el «Apruebo» al plebiscito en Plaza de la Dignidad / Hubo represión

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