Que se passe-t-il en Bolivie depuis le coup d’état du 10 novembre ?

Analyse d’Andrea Cotrena.

Le 10 novembre 2019, Evo Morales a été forcé de présenter sa démission, dénonçant un “coup d’Etat civico-militaire” porté par l’opposition et avec l’aide de groupe violents.

Les premières semaines ont été marquées par l’utilisation d’armes létales et non létales contre des manifestations d’opposition au gouvernement putschiste et plus d’une trentaine de morts suite à ces violences, une chasse aux sorcières qui conduit à l’arrestation d’anciens dirigeants politiques (du MAS) et en contraint d’autres à la clandestinité, des médias fermés, des journalistes incarcérés, des parlementaires empêchés d’accéder à l’Assemblée nationale, une sénatrice qui s’autoproclame présidente recevant l’aide d’un militaire pour enfiler l’écharpe présidentielle. Le continent latino-américain a sa première dictatrice de l’histoire du continent : Mme Jeanine Áñez.

Après plusieurs reports et hésitations, les élections générales ont finalement été annoncées pour le 3 mai 2020. Le MAS a été autorisé à présenter un(e) candidat(e). Ce seront finalement Luis Arce le candidat à la présidence et David Choquehuanca le candidat à la vice-présidence. Le nouveau candidat Luis Arce, a été deux fois ministre de l’économie et des finances de la Bolivie. David Choquehuanca, est un Aymara bolivien, pachamamiste et leader politique, qui a été ministre des Affaires étrangères, puis a occupé le poste de Secrétaire général de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique).

Depuis le 17 janvier, la présence de policiers et de militaires en divers endroits du pays, y compris avec des chars et des hélicoptères, alarme la population. Le gouvernement déploie près de 70 000 soldats. La présidente autoproclamée a assuré que les patrouilles se prolongeraient jusqu’au 24 janvier.

L´augmentation du nombre de militaires et de policiers dans les rues boliviennes et dans les tropiques de Cochabamba, où les habitants sont en majorité des partisans de l’ancien président Evo Morales, se déroule parallèlement au démantèlement de plus de 50 stations de radio gérées par des communautés indigènes et des organisations sociales.

Ces actions ont également lieu dans le contexte :

-des célébrations pour la fondation de l’État Plurinational de Bolivie, qui reconnaît la diversité culturelle des peuples originaires de ce pays andin et amazonien.

-où le Tribunal Constitutionnel Plurinational (TCS) a accepté la prorogation du mandat de Jeanine Añez, des sénateurs et des députés (putschistes) jusqu’à l’installation du nouveau gouvernement qui résultera des élections du 3 mai. Alors qu’ils auraient dû libérer les postes usurpés ce 22 janvier, comme l’exigent les lois du pays plurinational.

Les leaders du MAS ont déjà déclaré qu’ils appelleraient à la mobilisation si les putschistes n’appliquaient pas la loi. Il est incontestable que la volonté d´empêcher ces manifestations par la force est l’une des raisons pour lesquelles les putschistes ont fait sortir les uniformes dans la rue.

En tant que mouvement de solidarité internationale, nous dénonçons le coup d’Etat en Bolivie du 10 novembre 2019 contre le président Evo Morales Ayma et son vice-président Álvaro García Linera, et appelons à une mission d’observation électorale pour les prochaines élections.

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