Nouvelles sanctions de l’Europe contre le Venezuela

L’Union européenne a approuvé le lundi 22 février 2021 de nouvelles sanctions contre le Venezuela. Alors qu’à la suite des élections du 6 décembre 2020, l’Union européenne avait déja sanctionné 36 personnes occupant des fonctions officielles ainsi que des hauts responsables, elle a ajouté 19 personnes à sa liste, sapant encore de cette façon la démocratie et les droits fondamentaux.

Avec ces mesures, les 27 pays de l’Union européenne cherchent à orienter depuis l’extérieur la politique nationale du Venezuela. En effet, ces nouvelles sanctions visent avant tout, à sanctionner les députés de l’opposition qui ont fait le choix de se présenter aux élections de l’Assemblée nationale élue du 6 décembre.

Une sortie politique de la crise que traverse le pays est ainsi boycottée depuis l’extérieur, par l’Union européenne envoyant un message clair à l’opposition de droite démocratique du Venezuela: si vous participez aux élections, nous allons geler vos avoirs à l’étranger. C’est typiquement ce qu’on pourrait appeler une guerre de 4e génération dans laquelle les pays occidentaux persistent à croire que les pays du Sud doivent agir comme ils l’entendent.

Des sanctions contraires au droit international

Imposées pour la première fois au Venezuela en 2005, les sanctions ont été sévèrement renforcées depuis 2015, les plus sévères étant imposées par les États-Unis.

En février 2021, à l’issue d’une visite de deux semaines au Venezuela, Mme Dougan, experte indépendante des Droits de l’Homme à l’ONU, appelant à l’abandon des sanctions unilatérales, a noté que celles-ci avaient exacerbées les crises préexistantes.

Mme Dougan a souligné que les mesures unilatérales n’étaient légales que si elles étaient autorisées par le Conseil de sécurité de l’ONU, et ne pouvaient en aucun cas violer les droits humains fondamentaux. Ce qui n’est pas le cas de ces sanctions.

Elle a également souligné que «les exemptions humanitaires sont longues, coûteuses et inefficaces». Le manque d’électricité, d’eau, de carburant, de nourritures et de médicaments ainsi que le départ de travailleurs qualifiés – dont beaucoup ont quitté le pays pour de meilleures opportunités économiques – ont « un impact énorme sur toutes les catégories de Droits de l’Homme, y compris le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé et au développement ».

Les sanctions européennes incluent le blocus des avoirs appartenant au Venezuela à l’étranger, empêchant le pays d’offrir une meilleure réponse à la crise sociale et sanitaire causée par la pandémie de covid-19.

Avec plus de 450 mesures punitives, les États Unis, l’Union européenne et le Canada visent à provoquer un changement de gouvernement et non à améliorer le sort de la population vénézuelienne.

Le Venezuela s’oppose à cette nouvelle forme de colonialisme

Le gouvernement du Venezuela a réagit en désignant persona non grata à l’ ambassadrice de l’ Union européenne au Venezuela. A son tour, l’Union européenne a décidé d’ expulser Claudia Salerno, ambassadrice du Venezuela auprès de l’Union européenne.

En tant que mouvement anti-impérialiste et de solidarité internationale, nous soutenons le droit à la souveraineté de chaque État. Nous appelons à soutenir l’ appel du réseau “la Red européenne de Solidarité avec le Venezuela” qui condamne ces nouvelles sanctions et la crise diplomatique générée par cet acte d’ingérence.

Appel :

Nous, représentants d’organisations avec une histoire de luttes internationalistes, rassemblés dans la RED,
Réseau européen de solidarité avec le Venezuela, manifestons notre ferme CONDAMNATION de la
décision de l’Union européenne (UE) de déclarer persona non grata la Représentante de la République
bolivarienne du Venezuela auprès de l’UE, l’Ambassadrice Claudia Salerno.

Le Venezuela a été victime ces dernières années d’une agression multiforme et permanente, qui a dérivé en
une flagrante violation des Droits de l’Homme du peuple vénézuélien et de la souveraineté de ce pays. C’est
pourquoi, depuis la RED Réseau européen de solidarité avec le Venezuela, nous manifestons notre
SOUTIEN le plus total au Peuple et au Gouvernement Bolivarien du Venezuela face à cette nouvelle
agression.

NOUS CONDAMNONS l’obstination de l’UE dans la promotion d’une stratégie ratée de sanctions qui n’ont
servi que la stratégie états-unienne et n’ont apporté que de la douleur et des dommages au peuple
vénézuélien. En plus de violer les normes du Droit international, elle donne des preuves d’arrogance et de
maladresse. Ces nouvelles sanctions de l’UE contre le Venezuela surviennent, de façon inexplicable,
quelques jours après que l’ONU elle-même, à travers un Rapport préliminaire de la Rapporteuse spéciale
sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales pour la jouissance des droits de l’homme au
Venezuela, Madame Alena Douhan, ait dénoncé comme « dévastatrices » les sanctions contre le Venezuela.

NOUS REFUSONS également l’attitude hostile et contreproductive assumée par l’UE vis-à-vis du Venezuela
ces dernières années. Loin de promouvoir le dialogue et la réconciliation qu’elle dit soutenir, ses actions
(sanctions unilatérales, reconnaissance de Juan Guaido comme « président par intérim » et une rhétorique
hostile permanente envers le gouvernement légitime du président Nicolas Maduro) semblent destinées
précisément à saper toute tentative de normalisation de la complexe situation subie par le peuple
vénézuélien.

NOUS REGRETTONS de voir une Union Européenne sans vocation démocratique donner des preuves
indéniables de servilité. Il est honteux de voir l’Union Européenne manquer d’indépendance et d’autonomie
de critère pour prendre des décisions de politique extérieure.

Depuis la RED Réseau européen de solidarité avec le Venezuela, nous manifestons notre solidarité et notre
reconnaissance à l’Ambassadrice Claudia Salerno, qui a défendu avec respect et avec dignité le Venezuela
dans tous les espaces de l’UE ; en même temps, NOUS REAFFIRMONS notre engagement de nous
assumer comme défenderesses et défenseurs de la souveraineté et de l’autodétermination du Peuple
vénézuélien et de son processus révolutionnaire.

Vive le Venezuela ! Vive le Peuple vénézuélien !
Bruxelles, le 26 février 2021

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